Le dieu Anti est originaire du XVIIIe nome de Haute Egypte. D'après le papyrus Jumilhac, Anti aurait commis un crime dans le nome d'Aphroditopolis ou plus exactement dans sa capitale Atfih. Il aurait coupé la tête d'une déesse que l'on peut vraisemblablement identifier à la déesse Hathor. Un bas-relief du temple de Khargeh, faisant apparemment allusion à cet épisode, représente le dieu tenant d'une main une tête de vache et de l'autre un couteau.
Rê, très en colère, condamne Anti à avoir la peau et les chairs arrachées : "Quant à ses chairs et à sa peau, sa mère [les] a crées, quant à ses os [ils existent] grâce à la semence de son père. Aussi, qu'on éloigne de lui sa peau et ses chairs, ses os restant en sa possession", d'où les représentations du dieu entouré de bandelettes.
Thot, par sa magie, remplace la tête de la déesse Hathor par une tête de vache. Puis il repart avec Rê et la peau du dieu Anti. Survient la vache blanche Hésat. La déesse Hésat est originaire d'Atfih et forme une triade avec le Mnévis d'Héliopolis et l'Anubis de Toura. Elle est considérée, depuis les textes des Pyramides, comme la mère de la nébride, la peau de bête que les égyptiens utilisaient pour conserver le lait ou peut être comme baratte pour faire du beurre. Hésat aperçoit la peau du dieu Anti et en éprouve une grande joie. Elle fabrique alors avec son lait un onguent qu'elle introduit dans la peau du dieu pour redonner vie à ses chairs.
La décollation de la déesse Hathor par le dieu Anti est à rapprocher d'un épisode de la lutte qui oppose Horus à Seth. Lors d'un combat entre les deux dieux, la déesse Isis vient paradoxalement apporter son aide à Seth contre son fils. Horus, très en colère par l'attitude de sa mère, lui coupe la tête. Le parallèle entre les deux légendes est tel que le papyrus Jumilhac substitut au cours de son récit l'identité d'Anti par celle d'Horus et l'identité d'Hésat par celle d'Isis : " il fut là, en bonne santé, ses chairs s'étant, de nouveau, affermies pour lui, et sa forme ayant été mise, de nouveau, au monde. Sa mère, Isis, le regarda comme un jeune enfant, après avoir renouvelé sa naissance, dans ce district."
Le récit d'Anti, de la nébride et de la vache Hésat, rapporté par le papyrus Jumilhac, apparaît donc comme la synthèse de trois légendes différentes : celle de la nébride, fille de la vache Hésat, qui remonte aux textes des Pyramides, celle de la décollation d'Isis dont les premières mentions se trouvent dans les textes des Sarcophages et enfin celle du dieu Anti et du meurtre de la déesse Hathor dont l'origine reste obscure mais semble également être ancienne. Voici le résumé de deux de ces légendes : La légende de la décollation d'Isis"
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